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Retraites : le recul va-t-il durer ?
Propos recueillis auprès de Claude Barratier Secrétaire Général de la FGR(Fédération générale des Retraités de la fonction publique)
Les fonctionnaires sont traités différemment des autres salariés pour leur retraite ?
Effectivement tout le monde n’est pas fonctionnaire, même si tout le monde peut passer les concours pour le devenir. Là est l’éternel problème, l’Etat a toutes les peines du monde à trouver des candidats aux concours, surtout pour les postes d’encadrement, à cause de la faiblesse des rémunérations de début de carrière. C’est de là qu’est partie l’idée de leur promettre un salaire continué dans leurs vieux jours pour les attirer, Colbert a commencé en 1673 pour les marins. Le 22 août 1790 un régime de pensions est créé par la République pour tous les fonctionnaires, en reconnaissance des services rendus. L’Empire crée pour eux le grand livre de la « dette publique » en 1817 (il existe toujours), et en 1853 est mis en place leur code des pensions. C’est une révolution : sans aucune épargne préalable, des revenus décents sont garantis aux retraités.
Et les autres salariés ?
L’idée du salaire continué des fonctionnaires a fait son chemin, elle s’est tout simplement généralisée. En 1941, devant la ruine des rentiers de la capitalisation, les salariés du régime général bénéficient à leur tour d’une retraite garantie par les cotisations prélevées sur la masse salariale, c’est la répartition. Plus besoin d’épargne préalable dont on a pu constater qu’elle n’apportait aucune garantie. En 1947 les cadres abandonnent la rente pour l’AGIRC. Les Fonds de pension de l’époque reculent, de même que recule l’aide sociale. Avec la quasi-généralisation des salaires ( les femmes devenant aussi salariées ), l’ « aide aux vieux » disparaît pratiquement dans les années 70. C’est la richesse produite, le PIB, qui garantit tout à la fois les revenus des patrons et investisseurs, des salariés fonctionnaires ou non, des retraités qui restent des « salariés ». Cela est alors vrai dans toute l’Europe continentale. Les économistes parlent de « systèmes salariaux de retraite et de santé », car le droit à la retraite s’accompagne du droit aux soins, par la cotisation salariale, payée par l’entreprise. Les pensions de retraite sont alors indexées sur les salaires pour les fonctionnaires comme pour les non fonctionnaires. Jusqu’en 1993 tous avaient la garantie de percevoir 75% de leur salaire d’activité.
On dit que les fonctionnaires ont leur retraite plus vite ?
Ils en sont effectivement restés à 37,5 annuités de cotisation, alors qu’on est en train de passer à 40 annuités pour le régime général, et que l’on parle de 42,5 annuités. On va vers la suppression théorique de la retraite à 60 ans. Pourtant aujourd’hui en France, 33% seulement des personnes de plus de 55 ans occupent un emploi, contre 47% dans l’Union européenne, 57% aux USA, 64 % au JAPON. Si par de la fiscalité redistribuée il devient un jour difficile de financer les pré retraites, avec plus d’années imposées de cotisations, ce sera la retraite partielle, le niveau de vie en chute libre.
Et l’indexation sur les salaires ?
Disparue pour le privé et le public, elle s’effectue désormais sur le coût de la vie, un indice peu crédible dont le contenu change souvent. La perte du pouvoir d’achat est rapide avec ce système. De plus, les salariés du régime général à cause de la base de calcul changée en 1993: au lieu des 10 meilleures années on va vers les 25…..Pour les fonctionnaires, la base reste les 6 derniers mois d’activité, car, contrairement aux salariés du régime général, c’est au bout de leur carrière que les fonctionnaires, à égale qualification, atteignent des traitements comparables à ceux du secteur privé.
Il faut noter que les salariés du régime général qui perdent leur emploi en retrouvent rarement un au même niveau de salaire, ce qui annonce un futur recul du montant des retraites.
Les Caisses de Retraite de la Fonction publique sont en équilibre ?
Il n’y a pas de caisse pour la fonction publique d’Etat, les traitements des actifs comme les pensions de retraite sont inscrites au budget. Pour les fonctions publiques territoriale et hospitalière la Caisse Nationale de Retraite des Agents des Collectivités Locales (CNRACL) a dégagé d’importants excédents pendant la dernière décennie, ce qui a permis à l’Etat de basculer des milliards vers des régimes déficitaires (voir les systèmes de compensation).
L’avenir ?
Le monde n’a jamais été aussi riche, et dans notre pays la part des salaires directs et indirects ( retraite) dans la valeur ajoutée (le PIB) est descendue en dix ans de 70% à 60% (à comparer avec 66,5% aux USA, 68,5% au Royaume Uni…)
Nous continuons à vivre des contradictions : des chômeurs de plus en plus nombreux, les règles de cumul retraite emploi tellement assouplies qu’il arrive que des retraités reprennent un emploi à temps plein qui se trouve indisponible pour un chômeur. Le nombre d’années de cotisations pour obtenir une pension de retraite augmente, maintenant en activité des travailleurs fatigués, mais avec les petits montants de pension, des retraités retournent au travail. Il est vrai qu’avec des carrières incomplètes, la « punition » de la décote au moment du calcul de la pension a des conséquences désastreuses sur le pouvoir d’achat.
Le système des fonds de pension que les gouvernants voulaient mettre à la place du système de la répartition est maintenant reconnu inefficace et dangereux.
La bonne entente entre actifs et retraités, le refus du conflit de générations, devrait permettre de consolider nos systèmes par répartition dans l’intérêt général des actifs futurs retraités et des retraités actuels.
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Ecrit par: tavardon, Le: 03/08/09