Retraités dans la République

AccueilForumArticlesGalerieTéléchargements
Visiteurs: 396431
Aujourd'hui: 28
Se connecter



S'inscrire

Image aléatoire
Mini sondage
Le Site Retraités dans la République est ?












Résultats



En ligne
1 Visiteur, 0 Membre, 0 Modérateur, 0 Administrateur En ligne.

Total: 1
Newsletter


Voir les Archives


Articles - Une révolution en marche par le détour climatique?
Poster commentaire
Cet article illustre la new: Manipulations de l'opinion en échec, virage?

http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=126

Pour nous, qui sont revenus de Copenhagen pleins d'espoir et d'énergie,
c'était étrange de se rendre compte que beaucoup de ceux et celles qui
ont suivi l'affaire de loin l'on vécu comme une catastrophe. Pourtant,
c'était évident depuis un moment qu'il y aurait « au mieux » un accord
sur de fausses (quoique très profitables) solutions. Les analystes
critiques, comme des savants de pointe comme James Hansen, disaient déjà
que No Deal serait mieux que leur Bad Deal. Finalement le deal proposé
était si mauvais qu'il était impossible de l'imposer (le soi-disant
Accord de Copenhague n'a pas été accepté par toutes les parties).

Dégoûtés par la cupidité et irresponsabilité totale des puissants,
beaucoup ne se rendent pas compte que cette farce tragique -- et
l'action unitaire de différents réseaux de base -- a ouvert un nouvel
espace politique dans lequel de vraies solutions ont une chance
. Alors
que j'écris, arrive l'invitation de Evo Morales à un sommet mondial des
mouvements sociaux sur le changement climatique. L'espace grandit. Comme
disait un des slogans à Copenhague « Who's summit ? Our summit ! »

* Un pas décisif vers un mouvement global pour la justice climatique*

On dit souvent que la révolution française a commencé quand une partie
du clergé et de la petite noblesse a déserté leurs assemblées
respectives, convoquées par le roi, pour se joindre à l'assemblée du
peuple, le tiers état.
Si ce qui s'est passé à Copenhague se communique,
peut-être que la manifestation Reclaim Power du 16 décembre et son
Assemblée Populaire sera le point de départ de quelque chose d'aussi
important.

Cela peut paraître exagéré. Nous n'étions que quelques milliers, seule
une poignée ont réussi à pénétrer les fortifications du Bella Center et
la manif de déléguées de l'intérieur qui tentait de nous rejoindre a été
refoulée à coup de matraque. Mais à Seattle aussi, ce n'était que
quelques milliers de jeunes qui ont mené l'action décisive, et ils n'ont
fait que retarder l'ouverture de quelques heures. A Copenhague, les
flics dominaient sur le terrain, mais leur violence n'a fait que
sousligner notre victoire politique étonnante.


Alors que les puissances mondiales perdaient toute crédibilité, se
disputant parmi pour se saisir d'un maximum de CO2 (c'est à dire de
production et de profits), des centaines d'ONG accréditées (l'équivalent
moderne du clergé de l'Ancien Régime) et les délégations gouvernmentales
de la Bolivie, du Venezuela et de Tuvalu ont décidé de quitter le sommet
pour se joindre à l'Assemblée Populaire et discuter des vraies solutions.

Exactement le scénario que nous avions révé.

Mais nous n'avions jamais imaginé que nos ennemis seraient assez bêtes
pour dramatiser leur peur de notre action : exclusion arbitraire de
centaines d'ONG qu'ils soupçonnaient de vouloir nous rejoindre : des
centaines d'arrestations « préventives » et de fausses accusations,
notamment contre les porte-paroles et organisateurs de la manif ;
confiscation violente du camion sono d'une manif autorisée et surtout le
fait de matraquer et tenir prisonniers dans le centre de Conférence les
déléguées officielles qui voulait se joindre à l'Assemblée ! Après
l'infiltration policière massive, l'attaque policière contre l'assemblée
tenue à Christiania deux jours avant (qui leur a permis d'arrêter une
bonne partie du service d'ordre de la manif) et la saisie de toutes
sortes de matériaux (y compris les bicyclettes et les banderolles), ce
niveau de répression apparemment irrationnelle était sans doute le
reflet de la peur du pouvoir par rapport à notre projet.


Très clairement, dès le départ le projet de la police était de
complètement nous désorganiser, puis de nous provoquer afin de pouvoir
nous casser la gueule et nous servir aux médias comme une « émeute ».

Mais elle n'avait pas imaginé que la manif -- même sans « leaders » ni
camion sono -- serait capable de s'auto-organiser et de réaliser le
projet prévu : tenter de rentrer de manière non-violente dans le centre,
tenir l'assemblée avec les prises de parole des mouvements, les groupes
de discussion, etc., retour groupé en ville, etc.


Certains des activistes les plus expérimentés étaient déçus que plus de
matériel n'est pas arrivé jusque à l'enceinte, qu'il n'y a pas eu plus
d'efforts concertés pour la passer, que les autres tronçons de la manif
ont été neutralisé aussi rapidement. Mais bien que la désobéissance
civile et les efforts pratiques pour entrer dans la Conférence étaient
un aspect essentiel de notre positionnement politique, nous ne devons
pas rester crochés sur ce niveau purement tactique. L'objectif n'était
pas de rentrer en soi, c'était d'affirmer notre DROIT d'y entrer et y
tenir une Assemblée pour parler des vraies solutions. De rendre
impossible d'ignorer QU'IL Y A un agenda alternatif.
C'est pour cela que
tenir l'Assemblée -- que ce soit juste dedans ou juste dehors -- était
l'objectif essentiel.

Le gros des médias s'étaient déjà enfui au moment de l'Assemblée, mais
cela n'enlève rien au sens politique d'une manifestation et d'une
assemblée qui a réuni les jeunes activistes européens de Climate Justice
Action avec les mouvements sociaux les plus significatifs du Sud.

Etaient présents des mouvements paysans de tous les continents de Via
Campesina, Jubilee South et tous les mouvements représentés dans la
Caravane du Commerce au Climat : les peuples d'Oceania, les pècheurs
Philipins, les sans-terre d'Inde, les paysans les plus menacés du Bengla
Desh, des peuples indigènes du Mexique, du Panama, de Colombie, des
Andes, etc. Tous sont menacés par le changement climatique et tous
rejettent catégoriquement l'agression néo-néo-coloniale. qui sous
couvert de « solutions de marché », cherche à faire payer -- plus
brutalement que jamais - pour un nouveau cycle d'expansion capitaliste
« verte ». Plus important, ils étaient là pour proposer de vraies
solutions, telles que : la souveraineté alimentaire, la souveraineté
énergétique, de laisser le pétrole sous la terre, de relocaliser
radicalement la production et une autre conception du « vivre bien »,
qui invite le Nord à reconnaître sa Dette Climatique et questionner
radicalement le projet capitaliste de croissance infinie avec sa
sur-producition et sa sur-consommation insoutenable.

Le point critique est que cette assemblée n'était pas un moment
passager, ni un fruit du hasard.
Elle a marqué une convergence sur le
long terme entre différents réseaux et cultures politiques : des réseaux
mondiaux
de mouvements sociaux et d'ONGs progressistes, tels que Climate
Justice Now (CJN) ou Our World Is Not For Sale (OWINFS) ; des réseaux
composés plus par les jeunes activistes du Nord comme Climate Justice
Action (CJA), les Climate Camps, les anciens de l'Action Mondiale des
Peuples, etc. Une victoire politique ce ne juge pas sur tant le résultat
concret face aux flics (et encore moins dans les résultats de leur
sommet) .

Une victoire, c'est de sortir de la bataille plus crédible et
plus unis qu'avant.
Crédible : on peut espérer qu'aujourd'hui les gens
qui croyaient qu'il suffiraient de faire pression sur nos dirigeants
pour faire un « bon accord », vont mieux comprendre la nécessité de
construire nous-mêmes les solutions et de les imposer par une
mobilisation à la base. Unis : depuis que les Zapatistas ont suscité le
mouvement anti-mondialisation il y a 13 ans, il n'y a jamais eu une
alliance aussi large d'organisations appellant pour un « changement de
système ».

Spontanément, la même proposition a surgi des assemblées de bilan du CJN
et du CJA : organiser partout des Assemblées Populaires, pour s'attaquer
aux problématiques du changement climatique au niveau local et régional.
Celles-ci pourraient organiser contre des sources locales de CO2 (les
transports, par ex.) ou contre les fausses solutions (le nucléaire,
etc.), mais aussi imposer ou construire directement des solutions
réelles (les réseaux locaux de souverainté alimentaire, par ex.). En
même temps, par leurs liens avec les autres assemblées, elles
construiraient le mouvement mondial, avec une journée mondiale
d'assemblées l'été prochain, puis une journée mondiale d'action sous le
mot d'ordre « Changer le système, pas le climat ! ».

Voilà pour les idées, mais il est aussi important de parler de l'esprit,
de la conviction, de l'enthousiasme, de la passion qui ont fait de cette
manifestation et d'autres évènements à Copenhague des moments si
magiques. Objectivement, nous étions pratiquement prisonniers des flics,
mais cela ne touchait pratiquement pas les gens. Il n'y avait pas de
peur ou de impuissance. La marche de retour avait été annoncée -- de
façon un peu gonflée -- comme « la marche de la victoire », mais
effectivement ça donnait un peu cette impression. Après une dizaine de
kilomêtres et huit heures dans le froid et la neige, la manif est
arrivée dans le centre-ville toujours aussi compacte
et hurlant les
slogans dans un flot continu.

Même la dernière manifestation pour les prisonniers était non seulement très grande, mais avait une ambiance
presque joyeuse. Par exemple, la mère d'une des porte-paroles arrêtées a
chanté du Janis Joplin et une chanson qui lui était venue pendant la
manif du Reclaim Power. Les gens doivent se sentir très sûrs de leurs
idées et très sûrs des autres pour oser des choses pareilles. Alors que
la manif avançait dans la nuit du nord, un slogan m'est revenu de
nouveau de Seattle « We are winning ».

A présent, nous devons toutes et tous rentrer chez nous, faire passer le
mot et faire que cela se réalise partout. Il est clair à présent que
nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
Le défi est colossal, mais
nous n'avons pas le choix.

Olivier, de la Caravane du Commerce au Climat

Une vidéo de l'action Reclaim Power sur le site du Guardian :
http://www.guardian.co.uk/environment/video/2009/dec/17/copenhagen-climate-change
Une video de l'Assemblée Populaire :
http://www.youtube.com/watch?v=FGY9ruYpx3o
And much more (mostly in english !) at
http://www.climate-justice-action.org/
Note: Aucune note
Ecrit par: tavardon, Le: 06/01/10